Vous n’êtes toujours pas débarrassé de votre saboteur ? Alors vous ne voudriez pas lui trouver un nouveau job ?
Ceux me lisent depuis longtemps connaissent bien les stratégies du saboteur et la compétition qu’il a entamé avec leur Grand Moi dès leur enfance. Je ne vais pas redire ce que j’ai déjà beaucoup exprimé, vous pouvez relire les articles de ce blog concernant le saboteur, il y en a beaucoup, en voici deux :
https://paulinecharneau.wordpress.com/2013/05/29/quand-la-peur-devient-notre-alliee/ et https://www.paulinecharneau.com/le-lundi-du-saboteur/
et bien sûr mon livre « Libérez votre Grand Moi »[1].
Si je reviens vous parler du saboteur aujourd’hui, c’est que j’ai évolué sur un point, et pas des moindres : Je suis toujours aussi persuadée qu’il faut nourrir le Grand Moi, lui permettre de prendre le plus de place possible, le plus souvent possible – et mes articles et mon livre sont toujours là pour vous y aider -. En revanche je ne crois plus qu’il faille « saboter le saboteur » ou « tordre le cou à ce petit être malfaisant » comme je l’écrivais il y a 10 ans.
(Je profite de cette occasion pour partager avec vous un élément très réjouissant de mon métier : on y apprend tous les jours, et on évolue sans cesse vers plus d’efficacité[2].)
Le saboteur se reconvertit
Il ne faudrait donc plus tordre le cou du saboteur ? Fin de la violence à l’égard de l’ennemi ? Hé bien oui.
Car il faut être deux pour faire la guerre, et que je ne voudrais pas que votre vie intérieure ressemble à un champ de bataille. Bien au contraire.
Mais alors comment se débarrasser de ce saboteur ? On est bien d’accord qu’on n’en veut plus ?
On n’en veut plus, mais la nouvelle idée, ce serait de plutôt le reconvertir, de lui trouver un nouveau job. Il doit bien avoir de bons côtés, non ? Toute cette énergie, cette force de conviction, il doit bien pouvoir s’en servir pour autre chose ?
Ceux qui se battent depuis longtemps contre leur saboteur savent comme c’est difficile, fatigant, et comme il faut recommencer indéfiniment. Et cela peut lasser. Il est bien compréhensible d’abandonner la lutte, pour un temps ou pour toujours. Mais alors on abandonne aussi le Grand Moi ? Faute d’une autre solution, oui. C’est un peu comme laisser son jardin être envahi de mauvaises herbes, parce qu’on ne peut pas en enlever toutes les racines.
Alors ce que je vous propose désormais de faire de ces mauvaises herbes, c’est plutôt de les entretenir, les tailler, leur assigner un espace à elles dans vos massifs et d’en faire des plantes d’ornement que vous chérirez tout autant que les autres. Leur vigueur vous assure que vous y parviendrez, et vous aurez cessé de dépenser une énergie vaine et sans fin, que vous pourrez plutôt utiliser à faire croître l’ensemble de votre jardin.
Le syndrome de l’imposteur, plus pour longtemps
Prenons l’exemple du fameux syndrome de l’imposteur (rappelez-vous que le saboteur a bien des visages. En réalité ce sont différentes parties de vous qui s’expriment).
Quand une partie de vous vous rappelle très régulièrement que vous usurpez votre place, que vous n’avez pas la moitié des compétences qu’on vous attribue, que cette promotion qui vous êtes offerte est un malentendu, et surtout que ça va se voir, que les gens vont finir par s’en rendre compte, que se passe-t-il ?
Certains d’entre vous, peut-être déjà échaudés, vont freiner des quatre fers et renoncer à leur projet de vie. D’autres vont y aller quand même, mais la peur au ventre (littéralement). Ils vont se laisser ronger par un stress chronique, une partie d’eux-mêmes étant affolée à l’idée d’être débusquée. Peu souhaitable comme mode de vie.
Bien sûr, dans ce cas, activer ses motivations primaires, se rappeler sa mission de vie, nourrir son Grand Moi peuvent diminuer la peine et l’effacer par moment. Mais elle reviendra, avec la fatigue et le découragement que cela entraîne.
Entamez le dialogue
Alors ces mauvaises herbes, cultivons-les. Dans notre exemple, cela consiste à entamer un dialogue avec ce saboteur/imposteur. Vous pouvez l’ébaucher tout seul, mais c’est plus facile de le faire en étant guidé par un coach. (L’hypnose peut être très utile pour « débloquer » ceux d’entre vous un peu trop cérébraux).
Vous allez chercher à savoir ce qui motive réellement cette partie de vous. Vous savez déjà que son intention d’origine est bonne : elle veut vous protéger d’un danger. Mais bien souvent elle croit que vous êtes encore l’enfant de 5 ans qui a été ridiculisé à l’école (ou bien pire) et elle n’a pas intégré que vous étiez adulte et capable de vous protéger vous-même. Il faut donc le lui dire.
Et lui demander ce qu’elle aimerait faire si son rôle n’était plus de vous mettre en garde. Vous serez étonné de la réponse. Bien souvent, c’est une partie de vous qui voudrait en réalité vous inciter à aller de l’avant et vous soutenir.
Et voilà son nouveau job !
Mais il faut d’abord lui demander ce qui lui faudrait pour lâcher son rôle actuel. Elle va sans doute vous révéler quelque chose que vous avez à consolider à l’intérieur de vous pour qu’elle ait complètement confiance. Il faudra alors travailler sur cette chose (ici aussi, je recommande de le faire avec un accompagnant professionnel).
A l’issue de ce processus, votre syndrome de l’imposteur aura vraiment disparu, car vous n’aurez plus besoin de protection. Et les ajustements que vous aurez réalisés rejailliront sur l’ensemble de votre personne, principalement en laissant naturellement plus de place au Grand Moi.
Alors, vous entamez le dialogue quand?
[1] Que je peux vous faire parvenir si Amazon est en rupture de stock
[2] Ce qui justifie que les fédérations internationales de coachs prennent en considération le nombre d’heures de pratique et le nombre d’heures de formation pour décerner leurs labels, et que ces chiffres soient pris en compte par les entreprises dans leurs appels d’offre.