Lundi matin gris. Me voilà à tourner autour de bien des sujets possibles, dont j’aimerais vous entretenir. Mais mon esprit volette, refuse de se fixer, mon saboteur malmené ces derniers jours doit chercher à se refaire un peu de place. Mes mains peinent sur le clavier. Je lis autant que j’écris, mais même les « grands auteurs » m’ennuient ce matin.
Je tente les pères, le doute, la vérité. Rien n’accroche.
Alors je me dis qu’il y a peut-être quelque chose d’intéressant là. Dans ce flottement. Il pourrait être le lit douillet de la culpabilité. Et j’y vois bien sûr le saboteur s’y vautrer de façon provoquante, puis faire des bonds sur le matelas comme un enfant joyeux qui prend, quelques instants, possession du lit de ses parents. Et cette image me fait sourire, presque rire, il me semble que je dois le laisser faire un peu, qu’il faut qu’il s’ébatte, que je ne dois pas l’enfermer trop longtemps dans sa cage. Pendant ce temps le Grand Moi se repose, reprend des forces.
Mais alors comment mettre fin aux ébats du saboteur ? Comment lui signifier que la récréation est finie, qu’il doit ravaler ses injonctions de paresse, que l’indolence n’est plus de mise ? Où trouver l’énergie quand le Grand Moi somnole ?
Voilà une question que se pose nombre de mes clients. Et je crois bien qu’il n’y a qu’une réponse :
La motivation.
La seule façon d’éjecter le saboteur, c’est d’avoir une vraie bonne raison de le faire.
Elle peut n’être bonne qu’à vos yeux. Mais elle doit vous brûler les mains ou le ventre, vous tourner la tête, vous réveiller la nuit. Elle doit soutenir votre raison d’être, honorer vos valeurs, allumer la lumière dans vos yeux.
Et ce n’est pas facile. Car cette raison existe, mais peut-être n’avez-vous aucune idée de ce qu’elle est.
Ou pire, peut-être vivez-vous avec une ou plusieurs certitudes – ou croyances – qui vous ont détourné de cette raison d’être quand vous croyiez vous en rapprocher.
C’est là que le fameux « connais-toi toi-même » prend tout son sens. Mais vous remarquerez que Socrate, qui prétendait ne rien savoir, se proposait aussi comme un accoucheur des âmes. Et qu’il pensait que seule la maïeutique permettait l’accès à cette connaissance. C’est en cela (entre autres) qu’un coach peut changer votre vie. Car le coach est comme Socrate. Il ne sait rien. Ce sont ses questions qui vous permettront de trouver comment occuper pleinement votre place sur terre.
Voyons. En entamant cette enquête avec un coach, si vous avez cru jusque-là maîtriser votre vie et aller où vous le souhaitiez, il se peut que vous découvriez qu’en réalité vous vous êtes éloigné de vous-même, imperceptiblement ou très clairement. Quand vous aurez regardé de plus près ce qui vous tient vraiment à cœur et ce que vous faites par habitude, par conformisme ou par peur, vous pourrez découvrir votre motivation profonde, celle qui vous permet de mener à bien votre mission sur terre (qu’elle soit le fruit d’un dessein divin ou du hasard). Cette mission peut avoir des dimensions et des contours très variables, mais la découvrir vous permettra de faire vivre votre Grand Moi et de chasser le saboteur de vos appartements. C’est à dire occuper votre place.
Quelle autre explication qu’une motivation profonde à mener à bien une mission voyez-vous aux exemples magnifiques qui se présentent à vous? Comment ces hommes et ces femmes qui se battent pour leurs peuples et leurs offrent leur vie, ce danseur étoile, ce champion olympique, ces entrepreneurs, ces médecins de l’extrême, auraient-ils pu ou pourraient-ils encore dépasser leurs doutes, endurer les souffrances, accepter les risques, surmonter les obstacles innombrables sur leur chemin, si ce n’était pour répondre à l’appel de leur mission ? Et qu’est-ce qui les a tenus éloignés de la facilité, du confort, de la sécurité, si ce n’est l’impérieuse nécessité d’être en accord avec leurs valeurs ?
Je prends des exemples éclatants pour la nécessité de la démonstration mais dans vos vies plus « normales », être en accord avec votre mission demande aussi parfois du courage : celui de changer de travail, de renoncer à des revenus, de rompre avec un partenaire, de se priver de loisirs … comme j’ai enfin réussi à empêcher mon esprit de vagabonder paresseusement pour vous livrer cet article ! Car ma mission est là, aussi modeste soit-elle. Et elle me porte chaque jour.
Alors je vous souhaite, en ce début de semaine, de trouver la vôtre, ou à tout le moins de commencer votre quête, et de laisser grandir en vous l’énergie du Grand Moi !