Je n’y arriverai jamais

On se dit parfois (souvent, pour certains) « je n’y arriverai jamais ».
Je n’arriverai jamais à réussir cet examen, à décrocher ce job, à apprendre cette langue, à arrêter de fumer, à le quitter, à être serein, à me mettre au régime, à me mettre au sport, à écrire mon livre, …

C’est à se demander si, pour certains, chaque aspiration n’est pas accompagnée de cette affirmation « je n’y arriverai jamais ». Et cela permet à la prophétie auto-réalisatrice de se mettre en place : comme je pense que je n’y arriverai jamais, je ne suis même pas convaincu moi-même du bien fondé de ma démarche. Alors comment convaincre les autres, comment créer un environnement propice, comment trouver l’énergie créative et productive ? Parfois il est même plus simple et plus efficace de ne pas se poser ces questions et de tout simplement ne pas essayer. Puisque je n’y arriverai jamais.  Et donc je n’y arrive pas. Et la boucle est bouclée et la prophétie réalisée.

L’affirmation positive au secours du cerveau

Certains vous diront qu’il suffit de changer de prophétie, de renverser l’affirmation, de tout simplement déclarer « je vais y arriver » pour que la chose se fasse.
Cela parait simpliste, un peu magique, mais à y regarder de plus près cela a beaucoup de sens : en effet, si chaque jour vous vous dites que vous allez y arriver, les chances sont fortes que vous y mettiez toute l’énergie dont vous êtes capable, toute votre force de persuasion, tout votre enthousiasme. Cela deviendra une sorte d’obsession à laquelle vous ne pourrez pas échapper et vous finirez, en effet, par y arriver.
Imaginez par exemple que vous vous disiez régulièrement « il faudrait que j’arrête de fumer mais je ne vais jamais y arriver ». Puis, un beau matin, que vous décidiez d’affirmer trois fois par jour à haute voix « je vais arriver à arrêter de fumer ».
Il y a de très fortes chances que vous y parveniez.

Mais alors, si c’est si simple, comment se fait-il que nous ne réglions pas tous nos problèmes les uns après les autres avec facilité ?

Parce qu’en réalité, la difficulté n’est pas là. Si cela vous amuse, cessez de me lire et choisissez une de ces choses à laquelle vous pensez que vous n’arriverez jamais. Et décidez de dire à haute voix, trois fois par jour, « je vais arriver à… ». Si vous réussissez, bravo, pas besoin de continuer la lecture de cet article.

Si cependant vous ne réussissez pas, poursuivez.

Pas si simple

En effet, la vraie difficulté consiste à être capable de basculer d’une affirmation négative à une affirmation positive. Si vous lisez toujours c’est que vous l’avez senti.

Parce que ce « je n’y arriverai jamais » a une raison d’être, vous protège de quelque chose.

Alors pour pouvoir basculer, il faut d’abord s’interroger sur la fonction de ce « je n’y arriverai jamais ».

Ne pas essayer, ça protège de l’échec

La première, très commune, est de vous protéger de l’échec. Ne pas essayer, ou à peine, en annonçant l’échec avant même de commencer, revient à ne pas échouer. Or c’est difficile d’arrêter de fumer (je continue sur cet exemple, adaptez-le à votre problématique, ça marche pour tout). C’est difficile et donc il y aura des échecs, des rechutes, des découragements et peut-être des moqueries ou de la condescendance de ceux qui y sont arrivés (ou d’autres imbéciles qui, n’ayant jamais essayé, ont décrété que c’était facile). La première étape est donc d’accepter cela. De faire preuve d’humilité et de reconnaître qu’il est bien possible que vous n’y arriviez pas la première fois, ou rapidement. Et être en paix avec cela.
Pour ça, il faudra parfois revisiter les valeurs d’efficacité, de courage, de volonté que vous aurez peut-être reçues de vos parents. Les assouplir, les remettre partiellement en cause, accepter que parfois, pour servir une valeur, il faut d’abord s’en éloigner un peu. C’est un travail que l’on fait plus facilement avec un coach, qui ne vous laissera pas trouver d’excuse pour ne pas le faire.

Il faudra aussi apprendre à domestiquer votre ego.  A comprendre qu’il n’est pas très subtil, qu’il vous montre rarement la bonne voie. Vous pouvez commencer dès à présent à repérer quand il est à l’œuvre et à observer s’il vous fait vraiment avancer (ou s’il vous le fait seulement croire).

Ne pas essayer, ça protège de la nouveauté

Une deuxième fonction de cette pensée peut être de maintenir un statu quo qui présente des bénéfices secondaires (discutables mais qui vous arrangent bien). Pour les découvrir, demandez-vous ce que vous auriez à perdre si vous y arriviez. Je vous laisse faire la liste, elle est parfois longue. Il s’agit ensuite de négocier avec vous-même chacun des éléments de cette liste et de trouver des substituts à ce que vous perdriez, ou des façons de ne pas les perdre. Ex : si j’arrête de fumer je n’aurai plus de raison de rejoindre les fumeurs à la pause et je serai isolée (je l’ai entendu dans mon cabinet). Rien n’empêche me semble-t-il d’accompagner les gens fumer sans le faire soi-même, et il faudra l’expérimenter.

Je m’éloigne un instant de la cigarette pour vous donner un autre exemple : je voudrais ce poste mais je n’y arriverai jamais. Quel est le bénéfice secondaire de ne pas y arriver ? Cela peut être de moins travailler ou d’avoir moins de responsabilités et donc d’être plus serein.

Une telle pensée vous le voyez à surtout pour objectif (inconscient) de vous protéger de situations nouvelles qui vous forcent à surmonter des obstacles, à vous mettre (un tout petit peu) en danger. L’inconscient n’aime pas vous voir prendre des risques. Mais si vous n’en prenez pas, vous ne vous développerez pas et vous garderez vos mauvaises habitudes, parfois en réalité bien plus risquées ! (cf la cigarette).

Vous avez compris qu’avant de basculer vers la pensée positive, il y a du travail ! Il vous faudra défusionner de la pensée limitante, en observant à quel point elle vous tire en arrière, vous résumant tout entier à ce « je n’y arriverai jamais ».

Un exercice pour amorcer le mouvement:

Notez sur une feuille toutes les pensées limitantes qui se mettent en travers de votre chemin.

Ex : je n’y arriverai jamais, de toute façon j’ai déjà essayé ça ne marche pas, je n’ai aucune volonté, je suis nul, je n’intéresse personne …

Dites-les à haute voix, en y pensant vraiment, en prenant le temps, en « fusionnant » avec elles.

Puis répétez ces phrases en ajoutant devant : « j’ai la pensée que ».
Ex : j’ai la pensée que je n’y arriverai jamais.

Enfin : répétez ces phrases en ajoutant : « j’observe que j’ai la pensée que »
Ex : j’observe que j’ai la pensée que je n’y arriverai jamais.

Vous voyez comme c’est différent ? Comme déjà votre pensée perd de sa force ? Alors continuez de l’affaiblir en en comprenant les raisons d’être et vous pourrez bientôt vous planter devant le miroir et affirmer trois fois par jour « je vais y arriver ». Et vous allez y arriver !

Bien sûr coaching et/ou hypnothérapie vous seront d’un grand secours, pensez à

Ou à l’offrir à un de vos proches pour Noël !

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